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Road trip étape 4

Dernière mise à jour : 27 juil. 2020

C'est peu dire que Marseille n'était pas une ville qui m'attirait. L'occasion ayant fait le larron, me voilà bien "punie" d'avoir attendu si longtemps pour découvrir cette grande cité méditerranéenne. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, dit-on...

#cetetejevisitelafrance


Donc, oui, voilà, j'ai changé d'avis! Marseille est une ville étonnante, qui m'a parfois donné l'impression d'être en Italie. Et, franchement, on ne peut pas rester de glace face à cette vue...



J'ai très peu de temps pour visiter cette gigantesque ville, et suis totalement désemparée, car je n'ai pas vraiment préparé ce que je voulais faire. Oh, j'ai bien une ou deux idées en tête, mais franchement, la cité phocéenne m'écrase tout d'abord. La chaleur, le monde (je ne suis que très peu sortie depuis la fin du confinement, et toujours pour aller dans des lieux peu fréquentés), l'effervescence...la vie, quoi!


En arrivant sur le Vieux Port, je suis saisie par l'aspect de cet endroit si célèbre. C'est vraiment beau, l'ambiance est décontractée, mais on sent aussi que la ville est comme un peu figée dans le passé, faute d'aménagements et d'entretien. Qu'importe, j'ai vraiment la sensation que j'ai eue en Italie et en Croatie. J'aime le vent qui souffle sur le bord de la mer et qui rafraîchit (et c'est jour de mistral) et j'aime le bruit des cigales (moins audibles sur le port, c'est vrai) et la nonchalance des villes méditerranéennes.






Il fait tellement chaud, que je me dirige vers le Mucem, en quête de fraîcheur. Je ne m'attendais pas à un bâtiment aussi grand, ni à ce qu'il soit niché dans le fort Saint-Jean.

Ma première impression est celle de la désorientation: venant du Vieux Port, je suis entrée par la petite porte passant en-dessous de la tour du roi René (c'est ce roi René d'Anjou, qui fut roi de Jérusalem avant d'être détrôné, roi de Sicile aussi, qu'on appelait aussi le Bon roi René), et me suis trouvée entourée de toutes ces vieilles pierres sublimes, alors que je m'attendais à découvrir le fameux bâtiment contemporain sur la mer.


Un agent serviable m'oriente, et ça y est, j'emprunte la passerelle et entame la longue descente vers le rez-de-chaussée (ou rez-de-mer devrait-on dire) du bâtiment construit par Rudy Ricciotti. Quelle merveille!! La vue est absolument superbe, et les rafales de vent presque violentes me donnent l'impression d'être sur un bateau.







Je décide de me concentrer sur les collections permanentes, car j'ai peu de temps, mais il y a aussi 5 expositions temporaires en ce moment.

Les collections permanentes se répartissent en deux thématiques: ruralités et connectivités.

Je dois dire que je suis vraiment déçue par la première, présentée dans une salle unique, et reprenant l'histoire de la domestication de la nature par l'homme, puis mettant l'accent sur la triade méditerranéenne (blé, olive, vigne): rien de nouveau sous le soleil, quelques pièces sympa, mais rien qui ne soit déjà bien connu (pour peu qu'on ait suivi les cours d'histoire et géo en 6e et 5e!).


Je me plonge ensuite dans la section Connectivités(s), dont le titre m'intrigue. Il s'agit en fait de mettre en valeur l'histoire de quelques villes de la Méditerranée, en prenant appui sur la thèse écrite par Fernand Braudel, intitulée sobrement, La Méditerranée (c'est un totem de l'Histoire).

Les cités sont d'abord abordées dans leurs relations et leur histoire au XVIIe siècle, puis une seconde partie concerne d'autres cités, photographiées au XXIe siècle.

Mon cœur d'historienne est ravi.

Les maquettes des navires utilisés par les différentes villes sont remarquables. Et le parcours permet de voyage de Venise à Byzance, de Lisbonne à Alger...une véritable ode à la mer, qui nous relie plus qu'elle ne nous sépare, même si elle a été le théâtre de nombreux affrontements au cours des siècles.

Cette étendue d'eau nous connecte, nous lie, nous stimule, et depuis toujours.



Juste à côté, s'étend le quartier du Panier, véritable bout d'Italie, avec ses maisons colorées et parfois délabrées, et ses cordes à linges aux balcons.

C'est un quartier vraiment agréable pour y prendre un verre en terrasse, y déambuler tranquillement, mais en étant bien conscient qu'il n'est pas plat!!



Sur l'une des petites places du Panier, je découvre la vieille charité. Ancien hospice (entendez lieu où enfermer tous ceux que l'on ne voulait pas voir: indigents, mendiants, etc) du XVIIIe siècle, l'édifice a été transformé en lieu polyvalent, abritant centre de recherche, grande école et musées. Je m'engouffre bien sûr dans le musée d'arts africains, océaniens et américains, mais on trouve aussi le musée d'archéologie méditerranéenne (tous sont gratuits jusqu'à la fin du mois d'août, voire jusqu'à la fin de l'année, m'a-t-on dit!).

Et alors là, je tombe des nues! Ce tout petit musée possède des œuvres extrêmement variées et vraiment belles, qui complètent merveilleusement celles que je présente souvent au musée du quai Branly-Jacques Chirac. Je me suis un peu lâchée sur les photos, mais je ne vous en donne qu'une petite partie....je suis bien consciente que tout le monde ne partage pas ce goût un peu morbide pour les crânes... (#passiontetesreduites)



Je me suis vraiment plu dans cet espace très sympa, entouré de bâtiments sur trois niveaux, qui ressemblent un peu à un cloître (j'ai toujours adoré les cloîtres, c'est reposant), et me suis laissée enthousiasmer par ce musée qui, plongé dans le noir, propose un petit tour du monde en une centaine d’œuvres!


Retour sur le Vieux Port, où, bien sûr, mon regard est attiré par l'emblème de Marseille, qui la surplombe et la protège, selon ses habitants. Notre-Dame de la Garde est franchement impressionnante, comme une présence qui nous suit partout. Il est donc temps d'aller lui dire bonjour!


La vue de là-haut est majestueuse.

Je n'ai pas pu entrer dans la basilique, car une messe était en cours. J'en ai tout de même profité pour faire quelques photos et faire le tour de l'édifice, en profitant du chant des cigales (oui, là, on l'entend très très bien). J'aime particulièrement l'aspect desséché, chauve, des monts entourant la ville...sous le soleil d'été, on dirait des neiges éternelles, c'est amusant!

Depuis ce poste d'observation, j'essaie de trouver le bâtiment dont je rêve depuis que je sais que je vais à Marseille...mais à part le pneu gigantesque qu'est le stade Vélodrome (sans offense, ça y ressemble vraiment), je ne le trouve pas...


Qu'à cela ne tienne, je vais m'y rendre en bus, dans ce site que je rêve de voir depuis mes études d'Histoire de l'Art, quand j'ai passé un semestre à étudier son architecte!


La Cité radieuse!!! La maison du fada!!

Ouiii, je l'ai enfin vue!!

Et j'ai adoré!


Je ne suis pas sûre que j'adorerais y vivre, mais j'adore l'idée de le Corbusier quand il a créé ce bâtiment. L'idée d'offrir à tous des conditions de vie correctes, comportant tout le confort moderne.


Alors bien sûr, il y a un côté uniforme dans cette Unité d'habitation, et le béton était très choquant au début des années 1950. Mais si vous y allez, et que vous regardez alentour, vous constaterez que les gros immeubles construits ensuite sont sur le même modèle...en bien moins confortable pour les habitants.

Et Le Corbusier a pensé à tout: une rue commerçante aux niveau 3 et 4, une école au niveau 8, et une piscine et des jeux pour les enfants sur le toit-terrasse.


A l'heure actuelle, on se plaint qu'il a voulu enfermer les habitants dans leur immeuble...mais il faut surtout se replacer dans l'époque, et constater qu'il offrait des solutions pour de meilleures conditions de vie à des populations de plus en plus nombreuses en ville. Les mœurs changent...et la cité radieuse reste habitée. Et visitée.


A ce propos, un conseil: si vous souhaitez la découvrir, réservez une visite guidée auprès de l'Office de Tourisme, elle vous donnera accès à des explications (ce qui est toujours appréciable) et à l'appartement témoin (que je n'ai pas pu voir, car les visites étaient complètes).


En fin de visite, faites comme moi, allez prendre un verre dans le restaurant de l'hôtel Le Corbusier, au 3e étage: c'est pas cher, et la vue est sublime. En plus, cela vous donne une bonne idée de l'aménagement des appartements. Et oui, car il n'a pas uniquement livré un immeuble vide, non, il a aussi fourni tout le mobilier!


Bref, vous l'aurez compris, cette visite de la Cité radieuse m'a comblée!





Je n'ai passé que deux jours à Marseille, et j'ai déjà vu et visité énormément de lieux intéressants, ai profité de la douceur de vivre méditerranéenne et de la chaleur, ai retrouvé le chant des cigales.

Une mention spéciale pour Cassis, charmante petite ville côtière à côté de Marseille, où je suis allée dîné sur le port (attention, il y a du monde, et la qualité de la cuisine semble très inégale).


Ce road trip de presque 10 jours m'a permis de découvrir de belles villes, de belles régions, qui j'espère vous inspireront si vous ne les connaissez pas.

De retour à Paris, le travail reprend, et sans doute, de nouvelles découvertes!


Mélanie

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